Page:Walch - Poètes d’hier et d’aujourd’hui, 1916.djvu/378

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ODl ANTHOLOGIE DES POETES FRANÇAIS et demeurent dans le relatif. C’est la vision périphérique. Les symbolistes, au contraire, s’intériorisent dans l’objet, s’incorpo- rent aux paysages perçus intérieurement. Aucune de leurs des- criptions immanentes qui ne soit en fonction d’un état d’âme. Il s’agit là d’une vision centrale, d’une intuition. » Le symbolisme poursuit la réalité intérieure, il tente l’expression de l’inexpri- mable, il Aeut pénétrer à ce qu’on ne voit pas au travers de ce que l’on voit. « Le parnassien décrit des « symboles » inertes, le symboliste rend jusqu’aux pulsations de la matière. Il pénè- tre dans les cboses et les exprime en leur synthétique com- plexité. » Le symboliste emploie des « symboles » à titre do procédés d’expression. « L’absolu, quel qu’il soit, est incommu- nicable à l’aide de la raison discursive ’. Pour l’exprimer, pour faire que le lecteur partage mon émotion fondamentale, je me vois obligé d’employer des symboles 1 . Ce que je ne puis expri- mer de façon immédiate, je vais donc le suggérer et acheminer le lecteur au point où son esprit coïucidera avec le mien. D’où l’em- ploi obligatoire d’images accumulées, de transpositions perpé- tuelles. Et j’arrive à cette délinition : La poésie symboliste est celle qui se sert d’images accumulées pour extérioriser une intui- tion lyrique. » . Cf. le passage suivant de Gœthe (Hamann, son style, ses pro- cédés d’expression) : « l)as Princip, auf welches die sammtlichen ^Eusserungen Ha- manns sich zuriickfiihren lassen, ist dièses : Ailes, was lier Menscli zu leisten unternimmt, es werde nun durch That oder Wort oder sonst hervorgebracht, muss aus sammtlichen vereiniglen Kraften enlspringen ; ailes Yereinzelte isl verwerflich. Eine herrliche Maxime, aber schwer zu befolgen. Von Lebcn und Kunst mag sie freilich gelten; bei jeder Ueberlieferung durclis Wort hingegen, die nicht ijerade poetisch ist, findet sich eine grosse Schwierigkcit : denn das Wort muss sich ablbsen, es muss sich vereinzeln, ion etwas zu sa- (/en, zu bedeuten. Der Mensch, indem er spricht, muss fur den Auyenblick einseitirj werden ; es yiebt keine Mittheilunij, keine Lehre ohne Sonderung. Da nun aber Hamann ein-fiir allemal die ser Trennung v iderstrebte und, irie er in einer EinJieit empfand, imaginirte, dachle, so auch sprechen vollte, und das gleiclie von an- dern verlangte, so trat er mit seinem eigenen Styl und mit allem, was die and**rn hervorbringen konnten, in Widerslreit. L’m das Unmfi- gliche zu leisten, greift er daller nuch allen Eiementen; die tief— sten, gehcimslen Anschauungen, wo sieli Natur und (ïeist im Vcr- borgenen bv’gegnen, erleuchtende Verstandesblitze, die aus cinem solchen Zusammentreffen liervorstrahlen, bedeutende Bilder, die in diesen Rcgioncn schweben, andringende Sprjche der heiligen und Profansknbenten, und was sich sonst noch humoristisch hinzufiigen mag, ailes dièses bildel die wunderbare Gesammtheit seines Styls, seiner Mittheilungen. » (Aus meinewi Lebea.) W.