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auguste.

vous apprendrai tout ce que vous voudrez ; il ne faut que de la bonne volonté un couteau. »

Les trois enfants s’écrièrent que c’était impossible, et Delriau, s’animant de plus en plus, s’offrit à donner une leçon dès le soir même. Mais comme Véronique et son fils avaient passé trois nuits en voiture, M. Dorigny insista pour qu’on les fît diner sur les quatre heures, afin qu’ils pussent aller prendre du repos jusqu’au lendemain.


vii. — Delriau.


Dès le lendemain matin de bien bonne heure, les trois enfants de M. Dorigny étaient levés ; Laure et Amélie donnaient à manger à leurs colombes ; et Auguste était gravement occupé à tailler avec son couteau un petit morceau de bois qu’il avait découvert la veille dans le bûcher de la cuisine.

« Vous voilà levés de bien bonne heure, mes enfants, dit M. Dorigny en traversant la salle à manger pour se rendre à son cabinet. Et Delriau, où est-il ?

— Nous ne l’avons pas encore vu, papa : il dort sans doute.

— Je ne le pense pas ; il croit plutôt que vous dormez. Monte à sa chambre, Auguste, et fais-le descendre pour déjeuner avec nous.

Auguste ne se le fit pas dire deux fois ; en un bond il fut hors de la salle à manger, et en cinq à six enjambées dans le corridor où était la chambre de son frère de lait : il écouta,