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auguste.

Le lendemain, Auguste grimpa chez l’enfant sculpteur ; il en reçut une longue leçon, mais la terre glaise fut aussi rebelle sous ses doigts, que le bois l’avait été sous le couteau ; la même leçon recommença plusieurs jours de suite ; enfin Auguste, à force de patience et d’efforts, parvint à modeler, tant bien que mal, une masse informe qu’il appelait fièrement une tête.

Travaille avec M. Mauviel, mon ami, lui dit son père, achève tes études : je t’enverrai chez David alors, il me dira franchement ce qu’il pense de toi ; mais d’ici là je ne veux pas que tu perdes ton temps et surtout que tu le fasses perdre à Delriau. » Auguste gémit de cet ordre qu’il appelait rigoureux, et se livra avec ardeur au travail pour achever plus vite ses études, puisqu’il ne serait vraiment libre que lorsqu’elles seraient terminées ; et, dans son désespoir, il ne fit même plus de bonshommes de neige.

L’hiver se passa ; le printemps ramena les beaux jours, et l’on prépara tout pour le voyage de la Bretagne.


VIII. — Clisson.


On arriva à Clisson vers la fin du mois de mai. Le ravissement des enfants de M. Dorigny ne pouvait se comparer qu’à la joie de Delriau, qui saluait son pays avec des cris des larmes.

Mon Dieu, que cela est beau ! répétaient Laure, Amélie et Auguste ; quels rochers ! quelles cascades ! Et dans leur extase, ils bondissaient comme des chevreaux, ou restaient