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auguste.


vi. — La Nourrice.


Pendant les dix-sept jours qui devaient s’écouler avant que la nourrice arrivât, Auguste eut une telle frayeur des pensums qu’il ne mécontenta pas une seule fois son professeur, et eut le plaisir de bien faire ses devoirs et de se réunir tous les soirs à son père et à ses sœurs ; le Livre des petits Enfants était achevé ; on avait lu L’institutrice, au milieu des larmes, de l’intérêt le plus soutenu, et des réflexions les plus salutaires, on touchait à la fin des Contes aux Enfants, et on était au 23 octobre.

M. Dorigny avait fait préparer une petite chambre propre et commode, qu’il destinait à Mathurin.

Le temps s’était écoulé vite et gaiement. Auguste, guéri de sa poltronnerie, se couchait seul et sans veilleuse ; Fifine avait voulu le gronder à son tour, mais l’enfant, au lieu de se laisser intimider, lui avait déclaré qu’il n’écouterait jamais plus des histoires que son papa regardait comme dangereuses ! Fifine fit la moue, mais elle se le tint pour dit, et se consola en tachant de faire ses effrayants récits aux portiers de la maison et aux bonnes du voisinage.

Le 30 octobre arriva, c’était le jour si impatiemment attendu par les trois enfants de M. Dorigny.

C’était à qui se précipiterait à la porte lorsque la sonnette se faisait entendre ; mais tantôt c’était le porteur d’eau ou la boulangère, tantôt le portier qui montait une lettre ou un journal ; à mesure que l’heure s’avançait, l’impatience des