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Page:Wallace - La sélection naturelle, essais, 1872.djvu/245

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PHILOSOPHIE DES NIDS D’OISEAUX.

toujours admis sans preuve, et même contrairement aux preuves, car les faits connus lui sont opposés.

Un oiseau, élevé en cage dès sa naissance, ne fait pas le nid caractéristique de son espèce, même si on lui fournit les matériaux nécessaires ; souvent même on ne lui verra faire aucun nid quelconque, mais entasser grossièrement les matériaux.

On n’a jamais convenablement essayé de lâcher dans un enclos couvert d’un filet, un couple élevé de cette façon, pour voir quel nid pourront produire ses efforts inexpérimentés ; l’expérience a été tentée pour le chant des oiseaux, qui est censé également instinctif et l’on trouve que de jeunes oiseaux n’ont jamais le chant particulier à leur espèce s’ils ne l’ont pas entendu auparavant, tandis qu’ils apprennent facilement le chant de tout autre oiseau avec lequel ils sont associés.


Les oiseaux chantent-ils par instinct ou par imitation ?


L’honorable Daines Barrington soutenait l’opinion que « le chant n’est pas plus inné chez les oiseaux que le langage ne l’est chez l’homme, mais qu’il dépend entièrement de l’enseignement qui leur est donné en tant que leurs organes leur permettent d’imiter les sons qu’ils ont souvent l’occasion d’entendre. »

Il a exposé ses observations dans les « Philosophical Transactions, » 1773 (vol 63). Il dit : « J’ai élevé des linottes prises dans le nid avec les trois