Page:Walpole - Le chateau d'Otrante, partie 2, trad Eidous, 1767.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
129
D’OTRANTE.

ſage contre terre, & ſe ſoumirent à la volonté du Ciel. La première qui rompit le ſilence fut Hippolite. Monſeigneur, dit-elle à Manfred, reconnoiſſez le néant des grandeurs humaines. Conrad eſt mort, Mathilde n’eſt plus ; voilà le Souverain légitime d’Otrante, ajouta-t-elle en lui montrant Théodore. J’ignore comment cela s’eſt fait… il ſuffit que notre ſort ſoit décidé. Employons le peu de jours qui nous reſtent à appaiſer la colère céleſte. Le Ciel nous rejette… Où pouvons-nous aller, ſinon dans ces ſaintes Cellules qui nous offrent un aſyle. Femme innocente & malheureuſe, mais que j’ai rendue telle par mes crimes, s’écria Manfred, je me rends enfin à tes conſeils ſalutaires. Ah ! que ne puis-je… mais cela ne ſauroit être… Laiſſez-moi me faire juſtice à moi-même. Ce n’eſt qu’en m’accablant de honte que je puis expier le crime que j’ai commis. C’eſt moi qui me ſuis attiré ces malheurs :