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valeurs sont ou des capitaux ou des revenus suivant le rôle qu’on leur fait jouer.

II. Le propre du capital, c’est d’engendrer, le revenu , le propre du revenu, c’est de naître du capital.

Lorsque le capital est plus ou moins rapidement consommable, il se reproduit, il s’entretient, il s’augmente par le sacrifice intelligent du revenu. Quant au revenu, il s’accroît par l’accroissement même du capital.

Mais, en général, on peut dire que le capital est destiné à produire et que le revenu est destiné à être consommé. Le capital forme ce qu’on appelle le fonds productif, le revenu forme de son côté ce qu’on appelle le fonds de consommation.

Il suit de là : 1° qu’il ne faut pas laisser les capitaux oisifs ; 2° qu’il faut éviter autant que possible de consommer les capitaux. Ces deux propositions sont pour ainsi dire évidentes : en laissant le capital oisif, on se prive du revenu qu’il pourrait donner ; en consommant le capital, on tarit par cela même la source du revenu.

III. Il arrive très-souvent que par ce mot : le capital, on désigne proprement le numéraire. Si l’on ne veut par là que reconnaître simplement au numéraire, comme une importante propriété, celle de représenter aisément tous les capitaux sans distinction, la désignation est parfaitement légitime. Mais si 3ette appellation tendait à conférer au numéraire les propriétés spéciales de capital, elle serait vicieuse.