Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et de voir l’origine et le fondement de toute appropriation naturelle, de toute possession légitime, de toute propriété dans le fait d’appropriation et de possession des facultés personnelles, physiques, intellectuelles et morales de l’homme par lui-même.

Tous ces faits sont à développer, à expliquer, à démontrer. Ainsi l’on pourrait asseoir la théorie de l’origine et du fondement de la propriété sur des bases inébranlables. Resterait entière la question d’exercice du droit de propriété de chacun sans préjudice des droits d’autrui, la question de la distribution de la richesse sociale entre les personnes en société, la balance de la propriété, si l’on veut.

Si je ne me trompe, Monsieur Proudhon, vous venez de nous dire que cela est fort aisé, que le dernier des commis s’en tirerait à merveille. Ef vous-même, ne nous livrerez-nous point vos idées ? Je les ignore encore.

Est-il donc si difficile de comprendre que la propriété considérée en elle-même, se réduisant à un simple phénomène de psychologie, à une faculté de préhension, d’appropriation, de possession, de domination, comme il vous plaira, est étrangère par sa nature, ou, pour me servir d’un terme plus doux, indifférente à la Justice ;…

Eh ! Monsieur, qu’avez-vous affaire de chercher des termes qui soient doux ? Ai-je pris des précautions et me suis-je préoccupé de la douceur des termes quand je vous ai dit, moi, que le fait de la valeur d’échange était un fait de l’ordre naturel, fatal, où, la justice n’avait rien à voir. Que n’en faites-vous autant ?