Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout ce passage peut être magnifique d’éloquence, mais il est d’une faiblesse déplorable au point de vue de l’exposition des faits ; et pour tirer de là l’idée de la rente foncière, il faut travailler davantage et y mettre plus du sien que pour faire un potage avec un caillou.

I. Je persiste d’abord à ne point vouloir admettre comme élément, en économie, le prix de revient, ni comme résultat les frais de production. Le coût d’un travail est à la disposition, à la convenance du travailleur qui se nourrit, se vêtit, se loge, etc., comme il l’entend et comme bon lui semble. Je n’admets comme un élément que la valeur du travail, et comme : un résultat que le salaire, déterminé sur le marché, qui paye cette valeur.

Il n’y a rien qu’on puisse, économiquement, appeler profit, bénéfice ou rente dans le sens du texte cité. Il n’y a, en économie politique, que des revenus ; trois espèces selon nous : la rente pour la terre, le profit pour les capitaux, le salaire pour le travail des facultés personnelles ; selon les économistes qui nient la valeur de la terre, deux espèces seulement : le profit et le salaire ; selon M. Proudhon qui nie également la valeur du capital, une seule espèce de revenu : le salaire. Pour tout le monde, le salaire doit être fixé par le rapport de la demande à l’offre du travail, et, une fois déterminé, doit rester le salaire, sans considérations de remboursement d’avances d’une part, et de bénéfice de l’autre. Ces considérations-là sont du domaine de l’économie domestique.