Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/234

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concerne le rôle du travail, ses résultats et ses droite, ne donnons accès dans la science qu’au salaire. Le salaire est le prix débattu sur le marché du revenu des facultés personnelles ; il est définissable et déterminable ; les frais de production ne sont ni l’un ni l’autre scientifiquement. En particulier, dans la théorie de la rente foncière, substituons à l’excédant dont s’occupe M. Proudhon celui du produit agricole sur le salaire agricole.

En second lieu, de cet excédant déduisons le prix du revenu du matériel d’exploitation également débattu sur le marché, je veux dire le profit des capitaux artificiels engagés dans l’exploitation agricole. Ayant ainsi diminué le résultat total de la production agricole du salaire des travailleurs et du profit des capitalistes, nous appellerons rente ce qu’il en restera.

En troisième lieu, rassurons définitivement M. Proudhon sur l’existence de la rente. Que le travail agricole soit fécond ou infécond, la rente existe toujours en théorie et en pratique. La fécondité naturelle du sol fait naître des herbes et des arbres, des fleurs et des fruits, là même où le travail agricole ne s’est jamais exercé. Là où le travailleur a passé, pour tant ou si peu qu’il ait fait, la nature s’est unie à lui pour féconder son travail. Les travailleurs et les capitalistes rémunérés, il reste toujours un excédant du produit total agricole sur la somme des salaires et des profits : c’est cet excédant qui est la rente foncière,