Page:Walras - L’Économie politique et la justice.djvu/240

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rente et la doit percevoir tout entière. Voilà ce qu’il eût fallu dire.

La part revenant à la société lui arrive, partie par l’impôt, partie par la réduction du prix des choses, résultant de la facilité des relations et de la concurrence des producteurs.

S’il revient à la société quelque fraction de la rente par la réduction du prix des choses, cette fraction lui revient avant la détermination précise du chiffre de la rente sur le marché : nous n’avons donc pas à nous en occuper. Nous n’avons à nous occuper que de la rente déterminée sur le marché.

De cette rente, une part, en effet, arrive à l’État ou à la société par l’impôt ; mais cette part, l’État la demande au propriétaire foncier comme il demande au travailleur une part de son salaire, au capitaliste une part de son profit. Tout impôt tombe en définitive sur le revenu du contribuable, capitaliste, travailleur ou propriétaire foncier. Cet impôt, l’État peut l’augmenter ou le diminuer ; l’État peut se faire sa part de rente plus ou moins grosse en augmentant ou en diminuant l’impôt foncier. Tout cela prouve surabondamment que l’impôt foncier payé à l’État n’est pas le prix du concours de la société dans l’œuvre de la production agricole, mais la quote-part du propriétaire foncier dans la somme des dépenses communes et des charges de la société.

Toute la question est donc de régulariser cette répartition, en faisant une balance exacte du doit et de l’avoir de chaque partie.

La rente appartient tout entière au propriétaire du sol. Il n’y a pas de répartition à faire là où il n’y a