Page:Walter - Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 1, 2, 3, 4, 1749.djvu/121

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et de leur indépendance, et pour se venger de leurs Ennemis, et de leurs Tyrans. Tandis que par notre assistance et sous notre protection, ils deviendroient un Peuple considérable, nous attirerions chez nous des trésors, que la Maison d’Autriche et depuis celle de Воurbon ont prodigués dans la poursuite de leurs injustes et pernicieux desseins.

Il est vrai que le Chevalier Narborough ne réussit pas à ouvrir un Commerce qui devoit être si utile à l’Angleterre. Tout le succès qu’il eut se borne à quelques découvertes rélatives à la Géographie et à la Navigation ; au reste, il eut du malheur, mais un malheur tel qu’il doit plutôt servir d’encouragement pour de nouvelles tentatives, que d’objections contre elles. Il fut séparé d’un petit Bâtiment qui l’accompagnoit, et une partie de ses Gens se laissa prendre à Baldivia. Ces deux accidens le firent échouer dans son entreprise ; mais il paroit bien par les craintes et par les précautions des Espagnols qu’ils étoient pleinement convaincus que cette entreprise étoit très praticable, et qu’ils la regardoient comme une affaire de conséquence.

On raconte que Charles II avoit fondé de si grandes espérances sur cette expédition, et désiroit si fort d’en savoir le succès, qu’ayant appris que Narborough avoit passé aux Dunes à son retour, il n’eut pas la patience d’attendre que ce Chevalier arrivât à la Cour et alla au devant de lui dans sa Berge, jusqu’à Gravesend.

Pour faciliter les tentatives qu’on pourroit faire dans la suite sur ce sujet, je donne ici une Carte de cette partie du Monde, pour autant qu’elle nous est connue. Je me flatte qu’on trouvera cette Carte plus exacte qu’aucune de celles-qui ont paru jusqu’à présent, et pour en convaincre le Lecteur, je crois qu’il est nécessaire de lui dire sur quoi je me suis fondé pour y faire les changemens qui la rendront différente des autres, et de lui indiquer les Auteurs dont j’ai adopté les remarques.

Les deux Cartes les plus estimées pour l’extrémité du Sud de l’Amèrique Méridionale sont, celle que le Dr. Halley a donnée pour la Variation de l’Aiguille aimantée, et celle que Frézier à mise dans son voyage de la Mer du Sud. Mais il y en a une troisième pour les Détroits de Magellan, et les Côtes voisines, dressée par le Chevalier Narborough, beaucoup plus exacte que celle de Frézier, pour ce qu’elle contient, et à quelques égards supérieure à celle de Наlley, particulièrement dans ce qui regarde la Longitude des différentes parties de ces Détroits. Pour ce qui est de la Côte depuis le Cap Blanc, jusqu’à la Terre de Feu et jusqu’au Détroit de le