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Callao, qu’il manquoit deux Vaisseaux, ce qui donnerait lieu à ceux de Callao de conclurre, que l’Escadre Angloise pourroit bien être dans le voisinage. La prise du Tryal devoit rester à sa croisière pendant vingt-quatre jours, et ensuite, en cas qu’au bout de ce terme elle ne fût pas jointe par le Commandeur, ranger la Côte jusqu’à Pisco ou Nasca ou elle trouveroit sûrement Mr. Anson. Ce Chef d’Escadre ordonna pareillement au Lieutenant Saumarez, qui commandoit la prise du Centurion, d’aller de conserve avec le Capitaine Saunders, après l’avoir aidé à décharger le Tryal. Ces deux Vaisseaux, en croisant à quelque distance l’un de l’autre, augmentoient la probabilité qu’aucun Navire ennemi ne pourroit passer sans être apperçu. Ces ordres étant ainsi donnés, le Centurion se sépara d’eux à onze heures du soir, le 27 de Septembre, faisant route au midi, dans l’intention de croiser quelques jours au lof de Valparaiso.

Nous comptions, que cette disposition de nos Vaisseaux nous faisoit tirer du peu que nous avions de forces tout le parti possible. il y avoit lieu de supposer que le Gloucester ne pouvoit plus être fort loin de sa croisière à la hauteur de Paita ; et par la manière dont nous étions placés, nous étions fondés à espérer d’intercepter tous les Vaisseaux employés au commerce entre le Pérou et le Chili au Sud, et entre Panama et le Pérou au Nord. Car le principal négoce du Pérou avec le Chili se faisant à Valparaiso, et le Centurion croisant au lof de cet endroit, il y avoit apparence qu’il les rencontreroit, la pratique constante de ces Vaisseaux étant de diriger leur cours vers la Côte au lof de ce Port. Le Gloucester, d’un autre côté, devoit pareillement se trouver sur la route des Vaisseaux allant de Panama, ou du Nord, au Pérou ; puisque ces Vaisseaux dirigent toujours leurs cours vers les Côtes élevées, à la hauteur desquelles il devoit établir sa croisière. La prise du Tryal et celle du Centurion n’étoient pas moins bien placées pour couper toute communication, en interceptant les Vaisseaux qui voudroient aller de Valparaiso au Nord ; car c’étoit naturellement par le moyen de ces Vaisseaux qu’on auroit pu avoir quelques nouvelles de nous au Pérou.

Les arrangemens les mieux concertés n’emportent avec eux qu’une probabilité de succès plus ou moins grande, mais qui ne va jamais à une certitude parfaite : les accidens, qui ne sauroient entrer en ligne de compte dans les délibérations, ayant souvent l’influence la plus puissante sur les évènemens. C’est ainsi que dans le cas présent, l’état où le Tryal se trouvoit réduit, et l’obligation de quitter notre croisière, pour l’as-