Page:Walter - Voyage autour du monde fait dans les années 1740, 1, 2, 3, 4, 1749.djvu/261

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taines a le titre de Général, et porte l’Etendart Royal d’Espagne au haut du grand Mât ; comme nous le verrons dans la suite.

Il est tems de venir au détail des règles que ces Vaisseaux observent dans le cours de leur Navigation. Le Galion après avoir reçu sa Cargaison à bord, et avoir été équipé de tout ce qu’il lui faut, quitte le Port de Cabite, vers le milieu de Juillet, et tâche de gagner la Mer Orientale à la faveur de la Mousson d’Ouest, qui est fixéе vers ce tems-là.

La Carte que je donne ici fait assez voir que la Navigation par le Воcadéro, jusqu’à la pleine Mer, ne peut qu’être très incommode, et en effet ce n’est quelquefois que vers la fin d’Aout, que le Galion se trouve tout-à-fait dégagé des Terres. Alors il fait route à l’Est vers la Nord pour venir à la hauteur de 30 degrés de Latitude et plus, chercher les vents d’Ouest, qui le mènent tout droit à la Côte de Californie. Pour donner une idée plus exacte de cette Navigation, j’ai mis à la fin du troisième Livre, une Copie d’une Carte manuscrite, que nous trouvames à bord d’un de ces Vaisseaux. Elle contient tout ce grand Océan, qui est entre les Iles Philippines et la Côte du Méxique, et j’y ai tracé la route de ce Vaisseau, tant pour l’aller que pour le retour. On peut y voir toutes les découvertes que les Espagnols ont faites dans cette vaste étendue de Mer, et on ne peut qu’être frappé du petit nombre d’Iles, et toutes des moins considérables, qu’on y apperçoit. A quoi on peut ajouter sur le témoignage unanime de tous les Navigateurs Espagnols, que depuis les Philippines jusqu’à la Côte de Californie, on ne trouve pas un Port, pas même une Rade passable ; desorte que le Galion ne laisse pas tomber l’ancre une seule fois depuis qu’il a perdu la Terre de vue, jusqu’à son arrivée à la Côte de Californie ; Souvent même pas avant qu’il ait atteint la Pointe Méridionale de ce Païs. Ce voyage est rarement de moins de six mois, le Vaisseau est extrêmement chargé de Marchandises, et plein de Monde ; comment tant de gens sont-ils fournis d’eau douce, pendant un si long tems ? La manière dont ils remédient à cet inconvénient est tout-à-fait singulière, et le Lecteur sera, sans doute bien aise de la trouver ici.

Tous ceux qui sont un peu au fait des Coutumes des Espagnols qui habitent les Côtes de la Mer du Sud, savent que leur usage n’est pas de garder dans des Futailles l’eau qu’ils ont à bord de leurs Vaisseaux mais dans des Vaisseaux de terre, tels à peu près que les grandes Jarres, dans lesquelles on met souvent l’huile en Europe. Lorsque le Galion de