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CHAPITRE III


Histoire de l’Escadre commandée par Don Joseph Pizarro.


L’Escadre équipée par ordre de la Cour d’Espagne pour traverser l’exécution de nos projets, étoit, à ce que nous supposons, la même que celle dont nous avons parlé dans le Chapitre précédent. Le but de l’équipement de cette Escadre étant manifestement rélatif à notre Expédition, le récit des malheurs qu’elle essuya, et dont nous avons été informés par des Lettres interceptées, et par d’autres moyens, nous a paru appartenir à cet Ouvrage. On verra par-là, que notre entreprise donna occasion à la perte d’une partie considérable de la puissance Navale de l’Espagne, et empêcha cette Cour de poursuivre avec la même ardeur l’exécution de ses desseins ambitieux en Europe ; car les Hommes et les Vaisseaux, que les Espagnols perdirent dans ce long voyage, ne furent perdus pour eux qu’en conséquences des précautions qu’ils prirent pour se mettre en garde contre nos attaques. Cette Escadre, à l’exception de deux Vaisseaux destinés pour les Indes Occidentales, qui ne s’en séparèrent qu’après avoir quité l’Ile de Madère, étoit composée des Vaisseaux de guerre suivans, sous les ordres de Don Joseph Pizarro.

L’Asie de soixante-six pièces de Canon, et de sept cens hommes. C’étoit le Vaisseau Amiral.

Le Guipuscoa de soixante et quatorze pièces, et de sept cens hommes.

L’Hermione de cinquante-quatre pièces, et de cinq cens hommes.

L’Espérance de cinquante pièces, et de quatre cens cinquante hommes.

Le St. Etienne de quarante pièces et de trois cens cinquante hommes ; et une Patache de vingt pièces.

Ces Vaisseaux, outres leurs Matelots et leurs Soldats de Marine, avoient à bord un vieux Régiment d’Infanterie Espagnole, destiné à renforcer les Garnisons le long de la côte de la mer du Sud. Après que cette Flotte eut croisé durant quelques jours sous le vent de Madère, comme nous l’avons dit dans le Chapitre précédent, elle fit voile au commencement de Novembre pour la rivière de la Plata, ou elle laissa tomber l’ancre dans la Baye de Maldonado, à l’embouchure de cette rivière. Aussi-tôt que ces Vaisseaux eurent mouillé, l’Amiral Pizarro fit sur le champ