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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

gisait, sur le penchant d’une colline au milieu d’un beau site de bois. Les deux hommes se mirent sur-le-champ à l’ouvrage, et, avec la dextérité des chasseurs, ils dépouillèrent et dépecèrent l’animal, tandis que nous poursuivions notre course. Nous longeâmes les flancs de collines d’une pente douce, parmi des lignes de taillis et des arbres de forêts épars, et nous parvînmes à une place où les longues herbes pressées indiquaient les lits de nombreux élans. C’était là que le capitaine avait vu la troupe qu’il avait poursuivie ; et, après avoir examiné le lieu très soigneusement, il nous montra la trace où l’empreinte des pieds était aussi large que celle des bœufs. Il suivit cette voie, et allait en avant d’un pas tranquille, le reste de la compagnie le suivant à la file, à la façon des Indiens. Enfin il fit halte à l’endroit où l’élan avait été tiré : des taches de sang sur les herbes montraient que le coup avait porté. L’animal blessé s’était évidemment traîné à une certaine distance avec le reste du troupeau ; des traces de sang sur les buissons et les plantes qui bordaient la piste le prouvaient ; mais elles disparurent soudain. « Il doit s’être séparé de la troupe non loin d’ici, dit le capitaine ; quand ces animaux se sentent