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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

mal noir qui descendait lentement une pente douce, à environ deux milles de nous.

L’empressé Tony sauta sur la selle, et s’y tint debout, ses bâtons fourchus à la main, en posture de danseur ou d’écuyer de cirque se préparant à un exercice. Après avoir considéré un instant l’animal qu’il aurait pu voir aussi bien sans quitter les étriers, il déclara que c’était un cheval sauvage ; et, se remettant en selle, il allait s’élancera sa poursuite, mais je le rappelai, à son très grand chagrin, et lui ordonnai de rester à son poste.

Le capitaine et deux de ses officiers allèrent reconnaître l’animal. Le capitaine, excellent tireur, avait l’intention de loger une balle dans le côté du cou du cheval ; une blessure semblable leur fait perdre leurs forces pour un moment ; ils tombent, et l’on a le temps de les prendre avant qu’ils aient repris le mouvement. Toutefois, c’est un moyen cruel et hasardé, car un coup mal dirigé peut tuer ou mutiler ce noble animal. Tandis que le capitaine et ses acolytes cheminaient au pas, et latéralement dans la direction du cheval sauvage, nous avancions toujours, en suivant néanmoins des yeux les mouvemens de l’animal. On le vit d’abord marcher tranquil-