Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/194

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Le chasseur tira sur l’ours, et le manqua. L’animal garda son poste et sa proie, et se montrait prêt à livrer bataille. De plus, les loups, fines bêtes à ce qu’il semblait, s’éloignèrent, mais seulement à une petite distance. La nuit approchait, et le jeune homme se sentit un peu effrayé de rester au milieu des ténèbres en ce lieu désert, surtout en si singulière compagnie. Il se retira donc à petit bruit, revint au camp les mains vides, et conta son histoire, qui lui valut maints quolibets de la part de ses camarades plus expérimentés.

Dans le cours de la soirée, le vieux Ryan et son disciple rentrèrent épuisés de fatigue, et furent, comme de coutume, cordialement accueillis au camp. Le vétéran s’était égaré la veille en chassant, et avait campé la nuit en rase campagne ; mais le matin il avait retrouvé nos traces, et les avait suivies. Il avait passé quelque temps près de la digue des castors, admirant l’adresse et l’intelligence déployées dans cette construction, « Ces castors, disait-il, sont de petites créatures bien ingénieuses ; c’est la vermine la plus avisée que je connaisse ; et je garantis qu’il y en avait une foule dans l’étang. — Oui, disait le capitaine, je ne doute pas