Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/249

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Nous nous décidâmes à ne point rentrer au camp avant d’avoir encore tenté la fortune. Jetant les yeux sur l’immense prairie, nous vîmes à la distance d’environ deux milles un troupeau de buffles qui paissaient tranquillement auprès d’une ligne peu profonde d’arbres et de buissons. Il fallait un léger effort de l’imagination pour se figurer que c’étaient des bestiaux sur un pré commun, et que sous le bosquet se trouvait une ferme solitaire.

Notre plan était de tourner les buffles, et, en les prenant du côté opposé, de les chasser dans la direction où le camp était situé. En agissant autrement, nous nous serions trop éloigné pour qu’il nous fût possible de revenir au gîte avant la nuit. Ainsi donc, en prenant un long circuit, nous avançâmes lentement et avec circonspection, nous arrêtant chaque fois qu’un des buffles cessait de brouter ; heureusement nous avions le vent en face, car sans cela ils nous auraient sentis et auraient pris l’alarme. De cette manière nous parvînmes à les dépasser sans les déranger de leur repas. Ce troupeau se composait d’environ quarante têtes, taureaux, vaches et veaux. Nous nous séparâmes l’un de l’autre à quelque distance, puis nous nous approchâmes