Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le hurlement lugubre des loups mêlé au vent de la nuit. Nous pensions à faire halte et à bivouaquer dans quelque bosquet. Nous étions pourvus des instrumens nécessaires pour faire du feu, il ne manquait pas de combustibles autour de nous, et les langues des buffles nous auraient fourni le souper.

Comme nous nous préparions à descendre de cheval, nous entendîmes un coup de fusil à quelque distance, et bientôt après les sons du cor appelant la garde de nuit. Nous poussâmes dans cette direction, et les feux de camp frappèrent, au bout d’un moment, notre vue, parmi les bosquets d’un fond de terrain d’alluvion.

À notre arrivée, le camp présentait une scène de rustique débauche de chasseurs. La journée avait été employée à une grande chasse, à laquelle tout le monde avait pris part : on avait tué huit buffles. Des feux brillaient et pétillaient de tous côtés ; toutes les mains étaient occupées autour des membres rôtis, des os à moelle grillés, ou de la bosse succulente, si célèbre parmi les gourmets des Prairies. Ce fut avec délices que nous descendîmes de nos montures exténuées, pour participer à ce festin héroïque, ayant passé la