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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

sant devant eux leurs montures chargées de bagages : plusieurs étaient mouillés jusqu’aux os, parce qu’ils étaient tombés dans la rivière pendant leur passage, qui avait été fatigant et dangereux : ils ressemblaient assez à des bandits revenant d’une expédition, et ce vallon sauvage était une retraite digne de pareils hôtes. L’effet pittoresque de la scène augmenta le soir quand la lueur des feux éclaira les groupes d’hommes et de chevaux, les monceaux de bagages, les fusils empilés contre les arbres, et les selles, les brides, les poires à poudre suspendues aux branches.

Le comte, son mentor et le jeune métis Antoine, nous rejoignirent au camp ; tous avaient passé heureusement le gué ; mais à mon grand déplaisir ils ne ramenaient point mes deux chevaux. Je les avais laissés sous la garde d’Antoine ; Antoine, avec son insouciance ordinaire, ne s’était nullement embarrassé d’eux, et probablement ils s’étaient écartés de la ligne de l’autre côté de la rivière. Il fut donc arrêté que Beatte et Antoine repasseraient le lendemain de bonne heure, et les chercheraient sur l’autre rive.

Un daim et quelques dindons ayant été appor-