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SEPT POUR UN SECRET…

tuer pour celui qu’elle aurait choisi… si c’était vrai que je sois amoureux d’elle.

— C’est moi qu’elle a choisi. Je vais vous dire une chose : elle m’a donné un baiser de son plein gré.

Une haine, contenue mais violente, altéra la figure de Robert. Elmer avait beau être plus grand, il recula devant la sauvage intensité de la rage qui semblait élargir les solides épaules de Rideout et donner plus de vigueur à ses mains robustes qui se serraient. Avec une ardeur presque suppliante, celui-ci lui fit signe de s’en aller. D’une voix rauque, qui n’était guère qu’un souffle, il implora Ralph de ne pas faire de lui un meurtrier.

— Loin de mes yeux, malheureux, loin de mes yeux, je vous en conjure. Je ne réponds pas de moi. Je vous l’ai dit : « …si je peux m’empêcher de vous assommer. »

Surpris et offensé, Elmer se retira.

Voilà donc à quoi ressemblent ces gens qui font des chansons. Il se les était représentés calmes et pacifiques, et n’avait jamais imaginé que Robert refuserait du bon argent pour quelques bouts de papier.

« Diable, quel caractère ! Il prend feu avant qu’on ait le temps de dire « ouf ! » J’aimerais autant ne pas le rencontrer dans un endroit solitaire quand Gillian aura… » Il se plongea dans ses réflexions, se mit à siffler « Le lys est blanc… », effaça ses épaules, dit « Que de potin pour une petite fille ! » et rentra chez lui.

Robert, pendant ce temps, galopait à tombeau ouvert dans le pré « pour chasser le diable » se disait-il, et il fit si bien que, quand il rentra, le jeune cheval et lui-même ruisselaient de sueur, et que ni l’un ni l’autre ne demandait rien, sinon de boire un grand coup et de faire un bon somme.