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SEPT POUR UN SECRET…

dit Fringal, vous avez chance d’en trouver une bon marché. » Bon Dieu, il ne pourrait donc jamais s’amuser ? Il aurait donc toujours à baisser le nez sur la meule ? Comme la route était luisante ! Quel joyeux bruit faisaient les sabots de son cheval sur le sol ! Dieu, que les haies de chèvrefeuille étaient vertes ! Combien de milles de chez lui ? Combien de milles de chez Isaïe ? Il riait en dedans.

Gillian viendrait habiter Le Repos de la Sirène, elle y occuperait la plus belle chambre, et Ruth la servirait. Oh, elle serait à sa dévotion, comme une esclave dans la Bible à celle d’une reine d’Orient,

— Vous êtes une fleur, un oiseau, un papillon ! répéta-t-il, bien trop amoureux pour être original.

Et Gillian rit, bien trop gaie et trop heureuse pour avoir l’esprit critique. Elle paraissait presque belle, car il y avait en elle du magnétisme, comme l’avait deviné son père, et il était tout entier en action. Il l’embellissait, comme un voile, parfois, donne de l’attrait à une femme insignifiante : il lui prêtait quelque chose de magique, de romanesque et de plus féminin. Il mettait du rose sur ses joues et une lumière bleue dans ses yeux, il lui permettait de prodiguer des sourires délicieux et éblouissants.

Ils descendirent tranquillement la grande rue de la Croix-des-Pleurs, où les boutiques avaient, comme la baleine de Jonas, rendu leur contenu et l’avaient répandu sur des tréteaux et dans des échoppes. C’étaient, devant les drapiers, des cretonnes fleuries aux tons vifs, des flanelles rouges et blanches, des toiles imprimées, pour robes et capelines d’été, et des velours à côtes ; devant les magasins de porcelaines, de merveilleux services à thé, des coupes et des vases en verre de couleur ; ailleurs, de hautes bottes de cuir pour les laboureurs, des