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SEPT POUR UN SECRET…

— Maintenant, mesdames et messieurs, je suis ici pour les vendre, ils sont ici pour être vendus. Vous avez une occasion, profitez-en ou renoncez-y, mais je vais vous dire une chose… (Il baissa la voix et ce ne fut plus qu’un chuchotement insinuant) elle ne se représentera jamais ! Manquez cette occasion, vous ne la retrouverez jamais ! Je suis ici pour les vendre, et pas la semaine prochaine, pas demain, sur-le-champ !

« Sur-le-champ ! » Pour Elmer son boniment était la voix d’un prophète prédisant des plaisirs, et il sourit en songeant à quel point il avait bien combiné son affaire.

Il décida qu’il ne lui parlerait du fer soi-disant perdu par son cheval que juste au moment où ils se prépareraient à rentrer. En attendant, il proposa d’aller au bal qui se donnait toujours dans une grande salle de la ville, le soir de la foire de Mai. Pendant que Gillian se recoiffait et empruntait pour cette circonstance une blouse à l’aimable fille de la propriétaire, Elmer en profita pour retenir une chambre.

— Juliana et moi, dit-il, nous aimons bien danser… le temps passera sans doute vite et nous ferons mieux de rester coucher ici.

— Qu’a-t-elle donc fait de son alliance ? demanda la bonne dame, avec un regard de lynx.

— Elle l’a laissée sur la toilette où elle se lavait les mains, répondit Elmer, et ce fut de l’huile répandue sur la mer orageuse.


À Dysgwlfas, Johnson était passé devant l’auberge, avait aperçu de loin une femme qui ramassait du bois mort dans la friche, et avait continué son chemin. Robert, ayant fini de tailler sa haie, avait soupé, et Isaïe était assis dans son bureau. Tous les animaux