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SEPT POUR UN SECRET…

À la lueur tamisée de la lune, leurs yeux brillants se rencontrèrent. Une ardeur à vivre qui les dépassait coula dans leurs veines et battit dans leurs poitrines. Ils ne pouvaient pas plus se sauver que des esclaves voués au sacrifice sur les autels druidiques. Ils étaient destinés, eux, au sacrifice sur un autel plus ancien que toutes les mythologies, l’autel de celui qui règne dans les bercails et dans les champs, à la ville et au village, au château et dans la cabane, qui est impitoyable et arrogant, à la fois adorable et hideux, qui porte le costume de toutes les croyances et de toutes les sectes, sans appartenir à aucune, qui hait la virginité, qui sera l’objet d’un culte tant qu’il restera au monde des hommes et des femmes, mais dont le culte est aussi mystérieux que la forêt, et dont le nom n’est prononcé par aucun de ses adorateurs, car ce nom est inconnu. La volupté fait partie de son trésor aussi bien que la tendresse, et pourtant, grâce à son immortelle, sa hardie et miraculeuse vitalité, il est pur. Et telle est sa magie que ceux qui ont vécu et aimé sans l’avoir connu, se sentent frustrés, ceux au contraire qui meurent dans ses bras sont heureux comme s’ils habitaient déjà le paradis.

Elmer et Gillian se regardèrent comme dans la forêt se considèrent des cerfs aux yeux clairs, frémissants et pourtant sans amour. Tous leurs nerfs tressaillaient, ils tremblaient, immobiles sous la main du Dieu impitoyable. Et blanche, virginale, se dressait la bougie de la propriétaire. Elle n’était pas allumée et ne devait pas l’être. Tout d’un coup, Elmer saisit le numéro de la chambre, enleva Gillian dans ses bras et monta l’escalier comme s’il avait bu l’élixir de l’éternelle jeunesse. Il n’avait aucun souvenir de la veille, aucune pensée pour demain. Un souffle l’entourait, ardent et doux, affolant, comme l’air piquant du