Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/139

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meilleur temps ont été les rois de l’adaptation et de la traduction ; et c’est eux aujourd’hui qui réclament avec le plus d’acharnement contre la traduction et l’adaptation ! M. Uchard traîne M. Sardou devant le juge ; et M. Sardou, se défendant contre M. Uchard, accuse formellement nos ministres et nos diplomates de ne savoir point protéger les auteurs dramatiques français contre les plagiaires de toute nation, notamment contre les pirates de l’Angleterre ! En vain, la République française, endoctrinée et poussée par M. Sardou, a conclu avec le gouvernement de Sa Majesté britannique la convention complémentaire et interprétative du 11 août 1875, qui modifie, dans le sens des ultimatums de M. Sardou, le traité de novembre 1851, en vain, les deux gouvernements ont abrogé, d’un commun accord, le paragraphe 3 de l’article 4 de la convention de 1851, lequel paragraphe stipulait que ledit article « n’avait point pour objet de prohiber les imitations faites de bonne foi et les appropriations des ouvrages dramatiques aux scènes respectives de France et d’Angleterre, mais seulement d’empêcher les traductions et contrefaçons ». M. Sardou n’est pas encore content. Que lui faut-il donc ?