Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je ne recueillais de ma vigne
Qu’un peu de vin grossier et plat ;
Mais un gourmet l’a rendu digne
Du palais le plus délicat.
Ma bague était fort peu de chose ;
On la taille en beau diamant.
Honneur à l’enchanteur charmant
Qui fit cette métamorphose.


Ainsi parle, ainsi se donne et se prodigue la vraie richesse. Je prends la liberté de réadresser tout ensemble à M. Sardou et à M. Uchard, aux auteurs et aux jurisconsultes, ces vers du temps jadis où le bon sens est porté sur les ailes de l’esprit.

Il faut espérer que M. Mario Uchard n’ira pas en appel. S’il ne peut dévorer l’affront de sa défaite, il a à sa portée une occasion de revanche : je la lui indique. M. Sardou a vendu à M. Mayer, à moins que ce ne soit à M. Bancroft, le droit exclusif d’exploiter Odette en Angleterre. M. Uchard n’a qu’à vendre, à son tour, à M. Valtée Frith ou au patriarcal M. Mortimer le droit également exclusif de traduire et d’adapter la Fiammina pour la même Angleterre. M. Valtée Frith, secondé de M. Mortimer, convertira la Bérangère d’Odette en une blonde Arabella ; il pourra faire à la fois de la mère d’Arabella une grande cantatrice et la femme parfaitement légitime de lord Dudley, pair d’Angleterre ; au lieu d’entrer in medias res, selon la maxime fon-