Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/207

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avait un comte et son fils qui s’approchaient du major.

le comte.

Que lit-il ?

julien.

Que lit-il ? C’est Victoires et conquêtes.

le comte.

Tu vois, enfant, je ne me trompais pas ;
Son cœur revole aux champs de l’Allemagne.
Il croit encore voir les Français vainqueurs.

julien.

Mon père, il lit la dernière campagne ;
Car de ses yeux, je vois couler des pleurs.


Dumas était l’auteur de ce couplet. Il le cite en ses Mémoires et il l’a ainsi sauvé du naufrage de son Major. Dans la masse prodigieuse des volumes que nous avons de lui, voilà les premières lignes ! Elles étonnèrent Villers-Cotterets. Dumas ne manqua pas d’aller tout de suite montrer ses vers à son ami l’officier de hussards ; pour un hussard lettré, mais revenu de Leipzig avec une bonne balafre, il n’y avait pas de Lénore qui tînt auprès de ce dialogue patriotique ; il le déclara superbe. À partir de ce moment, Dumas et Leuven ne doutèrent plus de rien. Ils s’occupèrent de dépecer Bouilly et Florian en vaudevilles et en drames. Quand ils furent réunis à Paris, deux ans après, ils se dépêchèrent naturel-