Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/229

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voix sombre : Mort aux académiciens ! Mon oncle, peu rassuré, va prendre timidement sa place et le soir, en rentrant à l’Arsenal, lorsque ses filles lui demandent le résultat de la soirée, il leur répond d’un air découragé et tragique : « Ils en sont à demander nos têtes ! » Je dois ajouter que mon oncle a ri de bon cœur quand il a su que c’était moi qui avais demandé sa tête. »

» Cette charge fut racontée et souvent. Dumas, entre autres, s’en amusait beaucoup. Prise au sérieux par des classiques renforcés, n’a-t-elle pas été l’origine de la légende ? »


En relisant cette lettre, je suis tout heureux d’avoir provoqué le témoignage de M. Amaury Duval. Nous avons ici, sur un point d’histoire morale et littéraire, dont il a été bien souvent traité, et où l’on a plus d’une fois brouillé ce qui concerne Henri III et ce qui concerne Hernani, la vérité vivante et exacte attestée par un contemporain des faits, chez qui l’enthousiasme pour la poésie comme pour les arts, où il a brillé, n’a point dégénéré, à part les jours de première jeunesse peut-être, en passion de secte. On ne saurait rien imaginer de plus instructif que la lettre de M. Amaury Duval, rapprochée des vagues Souvenirs de Séchan qui malheureusement, je l’ai dit, ne nous arrivent pas de première main. Séchan ne