Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/274

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jusqu’à son premier article de journal. Il n’y règne pas l’ordre, la suite et l’exactitude que comportent des Mémoires. Il n’y règne pas non plus un choix bien rigoureux des détails. M. Sarcey nous conte trop de choses qui n’ont de prix que celui qu’il y attache lui-même, et qui, amusantes dans un recueil de lettres, écrites sous l’impression toute chaude du moment, comme les recueils de Jacquemont, de Mérimée, de madame de Rémusat, deviennent fades dans un récit, même autobiographique. Nous avons dans ce volume de M. Sarcey sa première éducation à Dourdan, son séjour à l’École normale, sa misérable odyssée de professeur, ses débuts dans l’ancien Figaro, ses relations avec la famille Chevé. Nous n’avons pas ses années de collège qui auraient trouvé leur place toute naturelle entre l’enfance et l’entrée à l’École normale. Le lecteur ne se peut empêcher de sentir désagréablement cette lacune. On pourrait, en revanche, retrancher du livre l’histoire de la famille Chevé et de la notation musicale par chiffres, non que cela ne méritât d’être conté, mais le chapitre sur les Chevé ne se lie en rien aux autres récits que contient le volume ; il appartient à un moment ultérieur de la vie de M. Sarcey. Il aggrave et fait ressortir l’incomplet et le décousu de la méthode de M. Sarcey qui ne permet pas de placer ses Souvenirs, quel qu’en soit