Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/275

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l’attrait, au même rang que les Mémoires de Marmontel. Ces réserves faites, lisez le livre ; il est spirituel et substantiel ; il jette des jours sur l’histoire morale de notre temps.

Le tableau de l’enfance de M. Sarcey est le tableau de l’honnête et heureuse vie d’une famille de petite bourgeoisie dans une petite ville de France entre 1830 et 1840. Rien de plus riant et de plus intime. Le père de M. Sarcey était chef d’institution à Dourdan. C’est du moins dans ce métier qu’il passa la dernière partie de son existence. Mais, avant que d’enseigner les jeunes générations dourdanaises, il avait été soldat, et, avant que d’être soldat, canut à Lyon, son pays d’origine.

Dès la première page, voici que des objections et des besoins d’éclaircissement m’arrivent précisément parce que M. Sarcey n’a pas composé des Mémoires en règle. Le père de M. Sarcey m’est tout de suite incomplet et inexpliqué. À ses débuts dans le journalisme, M. Sarcey a signé ses articles du nom de Suttières, Sarcey de Suttières ou encore Sarcey Suttières. Je suppose donc que M. Sarcey a droit à ce nom de Suttières. Or, nous savons, par la précieuse correspondance de J.-J. Ampère, éditée par madame Cheuvreux que des Sarcey de Suttières vivaient à Lyon au temps du Directoire et du Consulat, et ils font dans cette correspondance