Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/312

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moment nos auteurs et nos comédiens ? Il y a bien des choses que nous nous figurons savoir depuis la dernière guerre et que nous ne savons guère plus qu’avant. Nous avons imité certaines formes extérieures et toutes matérielles de l’Allemagne, par exemple l’école obligatoire et le volontariat d’un an, et nous croyons nous être approprié la substance que ces formes recouvrent. Je tâcherai d’y voir, s’il m’est possible.

En tout cas, cher lecteur, je dis adieu à Paris et à ses spectacles pour six semaines. Je pars, je fuis, je vole ; je ne veux pas rester la proie des directeurs d’été.

Cette profession nouvelle et pas mal bizarre a surgi, cette année dans Paris, avec les fausses chaleurs, bien fugitives, dont nous avons joui aux derniers jours de mai. Il s’agit ici, entendons-nous bien, de directeurs d’été et pas du tout de théâtres d’été, c’est bien différent.

Quand le directeur ordinaire d’un théâtre parisien, le directeur d’automne, d’hiver ou de printemps, vient de fermer ses portes pour un trimestre, faute de public, un monsieur, généralement très bien, homme à idées, se présente devant lui et offre de lui prendre à loyer son théâtre pour ces trois mois. — Et qu’en prétendez-vous faire ! s’écrie le directeur titulaire, interloqué. — Le monsieur se