Page:Weiss - À propos de théâtre, 1893.djvu/340

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parut charmant ; ce fut pour le séjour du roi de Prusse, en 1861, qu’on en fit la reprise.

On ne compte pas moins de soixante auteurs contemporains qui furent joués à Compiègne. Ils sont de tout genre et de tout degré, depuis Clairville, Gabriel Guillemot et Siraudin, jusqu’à Émile Augier, George Sand et Musset. Les trois auteurs qui ont été joués le plus souvent sont Scribe, Labiche et M. Sardou ; Scribe, six fois ; Labiche, cinq fois ; M. Sardou, quatre fois. La vogue prédominante de Scribe se maintenait donc au palais de Compiègne dans un temps où à Paris elle déclinait déjà beaucoup.

De Scribe on prenait les spécimens les plus variés : la Demoiselle à marier, le Verre d’eau, une Femme qui se jette par la fenêtre, Bataille de dames, même Michel et Christine. Cette dernière pièce, où l’accent militaire est si naïf et si touchant, avec une arrière-teinte légère de l’épopée napoléonienne, plut beaucoup. Alfred de Musset eut trois pièces représentées ; Octave Feuillet, trois. On devine, en lisant M. Leveaux, que les deux noms de Scribe et de Feuillet répondaient à une prédilection personnelle de l’impératrice. Née en 1826, l’impératrice Eugénie a été élevée au milieu de la génération des femmes du règne de Louis-Philippe, qui a été le plus délicieusement romanesque de tout le siècle. Je relève