Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/184

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La Maison des hôtes que nous partagions — M. Vanderlip et nous — avec un artiste anglais en quête d’aventures et venu à Moscou, on ne sait trop comment, pour y exécuter les bustes de Lénine et de Trotsky, consistait en un vaste immeuble richement meublé, situé au no 17 de la Sofiskaya Naberezhnaya, immédiatement en face du grand mur du Kremlin et de la forêt de dômes et de clochetons de cette impériale cité dans la cité.

Nous nous y sentions beaucoup moins libres et beaucoup plus séquestrés qu’à Petrograd.

Des sentinelles aux portes nous protégeaient contre les visites intempestives. À Petrograd, au contraire, n’importe qui pouvait, sans invitation, entrer en passant si la fantaisie l’en prenait, et s’installer pour bavarder avec moi. Et l’on ne s’en privait pas.

M. Vanderlip était, je m’en rendis compte, à Moscou depuis plusieurs semaines et se proposait d’y rester encore assez longtemps.