Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/189

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que très vaguement ses changements de plaques incessants et le déclic répété de son obturateur.

En allant voir Lénine, je m’attendais à me heurter aux idées préconçues d’un marxiste doctrinaire.

Rien de semblable.

On m’avait prévenu que Lénine avait l’habitude de sermonner les gens.

Je dois dire qu’en cette occasion tout au moins il s’en abstint.

Dans les descriptions qu’on a faites de lui, son rire tient une grande place : séduisant d’abord, il ne tarde pas, dit-on, à devenir cynique.

Je n’en puis rien dire, car ce rire, de toute l’entrevue, ne se montra point.

Son front me faisait irrésistiblement penser à quelqu’un d’autre. Où donc avais-je vu un front semblable ? Je m’en suis souvenu l’autre jour seulement en apercevant M. Arthur Balfour s’entretenant avec des amis sous une lumière discrète, tamisée par un abat-jour.