Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/62

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tible, et les parties maçonnées de ces maisons mettent des ruines dans tous les intervalles qui séparent les constructions de pierre.

Tout le monde a l’air misérable ; chacun semble avoir été condamné à porter un ballot ou un paquet, et cela aussi bien à Petrograd qu’à Moscou. Lorsqu’on se promène dans les petites rues le soir au crépuscule, à ne voir ainsi que des gens mal vêtus, tous filant hâtivement, tous portant quelque fardeau, on a l’impression que la population entière prend la fuite.

Et cette impression n’est pas absolument trompeuse : les statistiques bolchevistes, que j’ai consultées, sont sur ce point d’une sincérité et d’une honnêteté parfaites.

De 1.200.000, la population de Petrograd est presque tombée à 700.000 et elle ne cesse de diminuer.

Beaucoup des habitants s’en sont retournés à la vie paysanne, d’autres ont passé à l’étranger ; mais la misère a levé sur la po-