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pulation de Petrograd un tribut énorme.

La mortalité y atteint le taux de 81 p. 1.000. Autrefois il n’était que de 22 p. 1.000 et c’était un des plus élevés parmi ceux des cités européennes.

Le chiffre des naissances parmi cette population insuffisamment nourrie et profondément déprimée, ne dépasse pas 15 p. 1.000 environ, contre 30 p. 1.000 autrefois.

Ces ballots et paquets que portent les passants contiennent fréquemment les rations de vivres distribuées, avec parcimonie, par l’administration des soviets, mais souvent aussi des marchandises achetées en cachette ou destinées à faire l’objet d’un commerce illicite.

Le Russe a toujours été trafiquant et marchandeur. Même en 1914, il y avait peu de magasins à Petrograd dont les prix fussent réellement des prix fixes. On a toujours eu, en Russie, l’horreur du tarif. Prendre une voiture à Moscou donnait lieu à des marchandages sans fin pour des sommes de dix kopecks.