Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/70

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Les drogues et les médicaments font aussi totalement défaut. Rien à prendre contre un rhume ou un mal de tête.

Il s’ensuit que les petites indispositions dégénèrent facilement en maladies graves. Presque tous les gens que nous avons vus nous ont paru mal à leur aise et en santé précaire.

Un individu alerte et sain est un oiseau rare dans cette atmosphère de désolation, sous ce régime de privations continuelles.

Si quelqu’un tombe réellement malade, sa situation devient sinistre.

Mon fils visita un jour le grand hôpital d’Obuchovskaya. Les conditions y sont, me dit-il, déplorables. Tout manque. La moitié des lits est inutilisée par suite de l’impossibilité absolue de soigner un plus grand nombre d’autres malades s’ils étaient admis.

Les aliments fortifiants n’existent pas, à moins que, par miracle, la famille du malade n’arrive à s’en procurer au dehors et à en envoyer.