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a dirigé des concerts à Londres, il est même docteur honoraire des deux Universités d’Oxford et de Cambridge.

J’ai été très affecté de notre entrevue avec lui.

Glazounov était autrefois un homme de forte corpulence, au teint fleuri. Maintenant son visage est pâle et ses vêtements flottent sur un corps amaigri.

Il me parla de ses amis sir Hubert Parry et sir Charles Villiers Stanford, et me chargea de messages pour eux. Il me dit qu’il composait encore mais que son stock de papier à musique était presque épuisé. « Et après celui-là, conclut-il tristement, il n’y en aura plus. »

Je lui assurai qu’il en aurait en abondance — et cela avant peu. Il se montra incrédule.

Il me parla de Londres et d’Oxford. Je pus voir qu’un désir, presque insupportable dans son acuité, de se retrouver dans une grande ville pleine de vie le dévorait — une grande ville où régnerait l’abondance, où circuleraient des foules pleines de la joie de vivre, une ville enfin où il retrouverait un