Page:Wells - Les pirates de la mer et autres nouvelles, trad Davray, 1902.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
l’étoile

machines haletantes, les vaisseaux aux voiles gonflées, surchargés d’hommes et de créatures vivantes gagnaient le large, vers le Nord. Car déjà l’avertissement du mathématicien fameux avait été télégraphié dans le monde entier et traduit en cent langages divers. La planète nouvelle et Neptune, enlacées en une étreinte de flammes, tournoyaient vertigineusement d’une allure sans cesse plus rapide, vers le soleil. Déjà, à chaque seconde, cette flamboyante masse franchissait des centaines de milles et à chaque seconde, sa terrifiante vélocité s’accroissait. D’après la direction de sa course actuelle, à vrai dire, elle devait passer à une centaine de millions de milles de la terre, et l’influencer à peine ; mais près de sa route prévue, jusqu’à présent fort peu troublée, se trouvait l’énorme planète Jupiter et ses lunes, tournant splendidement autour du soleil. À chaque instant, maintenant, croissait l’attraction entre l’étoile flamboyante et la plus grande des planètes. Et le résultat de cette attraction ? Inévitablement, Jupiter dévierait de son orbite en une course elliptique, et l’étoile ardente, écartée par attraction de son élan vers le soleil, décrirait une courbe, heurterait peut-être notre Terre, et certainement passerait fort près d’elle. « Tremblements de terre, éruptions volcaniques, cyclones, hautes marées, inondations et une élévation constante et régulière de la température