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les pirates de la mer

Mais tout aussitôt les railleries cessèrent. L’étoile croissait. D’heure en heure elle augmentait avec une persistance terrible, un peu plus grande à chaque heure, un peu plus près du zénith de minuit, de plus en plus brillante, et cela jusqu’à la nuit du lendemain. Si elle venait, droit sur la terre sans décrire de courbe, si elle ne subissait aucun ralentissement aux environs de Jupiter, elle pouvait franchir l’espace intermédiaire en une journée. Mais, quoi qu’il en ait été, il lui fallut cinq jours entiers pour venir à proximité de notre planète. La nuit suivante elle atteignit le tiers de la grosseur de la lune quand elle se couche et le dégel commença. Quand elle apparut au-dessus de l’Amérique, elle avait presque la grosseur de la lune, avec une blancheur aveuglante — et brûlante. Un vent chaud se mit à souffler à mesure que montait l’étoile, et il augmentait continuellement de force. Dans la Virginie, au Brésil, et dans la vallée du Saint-Laurent, elle brillait par intermittence à travers une course fantastique de nuages orageux secoués d’éclairs violets, tandis que s’abattait une grêle d’une violence inouïe. Dans le Manitoba, il eut un dégel subit et des inondations dévastatrice. Sur toutes les montagnes de la terre, cette nuit-là la neige et la glace commencèrent à fondre, et tous les grands fleuves qui venaient de l’intérieur des continents coulèrent épais et troubles, et bientôt