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les pirates de la mer

un déluge de pluie, tel que les hommes n’en avaient vu de semblable auparavant ; et là où les volcans avaient craché leurs flammes contre la voûte des nuages, il retomba des torrents de boue. Partout les eaux se déversaient hors des terres, laissant des ruines envasées et le sol jonché, comme un rivage après la tempête, de tout ce qui avait flotté, les cadavres des hommes et des animaux. Pendant des jours, les eaux s’écoulèrent emportant sur leur passage les décombres, les arbres et les maisons, empilant d’immenses digues et creusant de titaniques ravins sur la surface du pays. Ce furent les jours de tristesse qui suivirent l’étoile et le cataclysme. Pendant ces jours et pendant beaucoup de semaines et de mois, les tremblements de terre continuèrent.

Mais l’étoile était passée. Et les hommes, poussés par la faim et reprenant lentement courage, purent regagner leurs cités en ruines, leurs greniers incendiés, et leurs champs détrempés. Les quelques vaisseaux qui avaient échappé aux tempêtes arrivèrent déroutés et délabrés, sondant leur route avec précaution parmi les récents hauts-fonds et les nouvelles lignes d’eaux des ports autrefois familiers. Quand les tempêtes se calmèrent, les hommes s’aperçurent qu’en tous lieux les journées étaient plus chaudes que jadis, que le soleil était plus grand et que la lune, diminuée des deux tiers