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les pirates de la mer

alors ils manquèrent de le couler bas. La grue fut préparée, et avec une chaloupe on agrafa les chaînes à la sphère. Quand ils l’eurent remontée à bord, ils en dévissèrent l’ouverture et explorèrent des yeux l’obscurité de l’intérieur, car la chambre du foyer électrique était arrangée de façon à illuminer l’eau seulement autour de la sphère et était interceptée de la cavité générale.

L’atmosphère intérieure était très surchauffée, et la gutta-percha qui garnissait les bords de l’ouverture était molle. Leurs questions impatientes restèrent sans réponse et aucun bruit ne leur parvint. Elstead était inanimé, replié sur lui-même au fond de sa cabine. Le médecin du bord s’y introduisit et le passa à ceux de l’extérieur. Pendant un certain temps, ils ne purent se rendre compte si Elstead était vivant ou mort. Sa figure, à la lueur jaunâtre des lampes, était toute brillante de transpiration. On le descendit dans sa cabine.

Il n’était pas mort, comme ils purent bientôt s’en apercevoir, mais dans un état d’affaissement nerveux absolu et, de plus, cruellement contusionné. Il lui fallut, pendant plusieurs jours, rester couché et parfaitement tranquille. Une semaine se passa avant qu’il pût raconter ses expériences.

Dès les premiers mots, il déclara qu’il allait recommencer. La sphère avait besoin d’être perfectionnée, dit-il, afin de lui permettre de se débarrasser de