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les pirates de la mer

leur force avec la gaffe et l’aviron de chaque côté du bras de Hill. Instinctivement, M. Fison se plaça à l’autre bord pour faire contrepoids.

Alors, Hill, qui était grand et solide, tenta un vigoureux effort et se releva presque entièrement. De fait, il souleva complètement hors de l’eau son bras, auquel pendait un pêle-mêle d’appendices bruns, et les yeux de l’un des monstres qui le tenaient apparurent à la surface de l’eau, dardant un regard fixe et résolu. Le bateau s’inclinait de plus en plus, et l’eau verdâtre entra en cascade. Alors, Hill glissa et tomba, les côtes sur le plat-bord, pendant que son bras et l’amas de tentacules retombaient dans l’eau ; son pied heurta le genou de M. Fison au moment où celui-ci se précipitait pour le retenir, mais d’autres tentacules s’enroulaient vivement autour de son cou et de ses épaules, et après une lutte brève et convulsive dans laquelle le bateau chavira presque, Hill fut tiré par-dessus bord. La barque se redressa avec une violente secousse qui faillit envoyer M. Fison par-dessus l’autre bord et l’empêcha de voir la suite de ce qui se passait dans l’eau.

Il fut un moment à chanceler avant de reprendre son équilibre, et il s’aperçut alors que la lutte avec les bêtes et le flot montant les avaient ramenés sur les rochers. À moins de quatre mètres d’eux, une roche à cime plate surgissait après chaque passage