Page:Wells - Les pirates de la mer et autres nouvelles, trad Davray, 1902.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
176
les pirates de la mer

du progrès de l’humanité, plus extraordinaires et plus radicales qu’il ne s’en était effectué depuis le commencement de l’histoire. On ne le prenait même pas au sérieux ! Sous peu, il passerait en proverbe. — Maintenant, il faut que je vole ! — se répétait-il en rentrant chez lui, éprouvant douloureusement la sensation d’un échec social absolu. — Il faut que je vole ! Si je n’y réussis pas bientôt, pardieu ! je cours à ma perte.

Il disait cela avant d’avoir parcouru ses livres et ses fouillis de factures. Si disproportionnée que paraisse cette cause, ce fut la voix de la jeune fille et l’expression de ses yeux qui précipitèrent son mécontentement. Mais, certainement, la découverte qu’il n’avait plus même derrière lui deux millions et demi de biens réalisables fut le poison qui envenima la blessure.

Ce fut le lendemain de cette soirée que sa mauvaise humeur se déchaîna sur Woodhouse et ses ouvriers ; pendant les trois semaines qui suivirent, sa mine fut en conséquence fort maussade et l’anxiété se répandit dans les localités environnantes qui tiraient grand profit de ses expériences.

Quatre semaines exactement après sa première crise d’imprécations, nous le trouvons debout avec Woodhouse auprès de la machine reconstruite, en place sur les rails élevés par le moyen desquels elle obtenait son impulsion initiale. Le nouveau