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les argonautes de l’air

terminait en pointe. Sur les extrémités pointues se trouvaient les deux petits moteurs à pétrole de l’hélice, et les navigateurs étaient installés dans une sorte de canot : l’homme d’avant, ayant la direction, protégé contre le courant d’air aveuglant par un écran bas, muni de deux vitres en verre épais. De chaque côté, un monstrueux cadre plat, avec un bord incurvé, pouvait être ajusté de façon à se trouver dans une position horizontale ou à pouvoir être incliné vers en bas ou vers en haut. Ces ailes fonctionnaient strictement ensemble, ou, en relâchant une clavette, l’une d’elles pouvait être inclinée à un angle réduit indépendamment de l’autre. La bordure d’avant de chaque aile pouvait aussi être rétrécie de façon à diminuer sa surface d’un sixième environ. La machine non seulement n’était pas destinée à planer, mais elle était aussi incapable de voltiger. L’idée de Monson était de s’élancer dans l’atmosphère au moyen de l’impulsion initiale de l’appareil, puis de glisser à la façon d’une carte à jouer en conservant l’élan imprimé par l’action de l’hélice d’arrière. Les corbeaux et les oiseaux de mer parcourent de cette façon d’énormes distances sans presque aucun mouvement perceptible des ailes. En réalité, l’oiseau avance au long d’une sorte de montagne russe. Il glisse obliquement pendant une certaine distance, jusqu’à ce qu’il ait acquis un élan considérable ; puis, chan-