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l’homme qui pouvait accomplir des miracles

Effrayé d’une découverte prématurée de son pouvoir, il dit rapidement à la canne fleurie : Va-t’en, ce qui signifiait selon lui : redeviens canne ; mais il était très ému. La canne recula avec une vitesse considérable, et immédiatement vint un cri de colère avec un gros mot prononcé par la personne qui approchait.

— À qui jetez-vous des bâtons, espèce d’imbécile ? — cria une voix. — Je l’ai reçu en plein dans les jambes.

— J’en suis fâché, mon vieux, — répondit M. Fotheringay, et comprenant alors la nature fâcheuse de son explication, il se mit à se friser nerveusement la moustache, lorsqu’il vit s’avancer Winch, l’un des trois agents de police d’Immering.

— Qu’est-ce que vous dites ? — demanda l’agent. — Tiens ! c’est vous, mais oui, c’est vous qui avez cassé la lampe du Long Dragon.

— Je ne dis rien, rien du tout, — balbutia M. Fotheringay.

— Pourquoi lancez-vous des bâtons dans les jambes des gens, alors ?

— Oh ! c’est assommant, — protesta M. Fotheringay.

— Je crois bien que c’est assommant ! Ne savez-vous pas que des coups de bâtons font mal ! Pourquoi en lancez-vous, hein ?

Pour le moment, M. Fotheringay était bien en