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les pirates de la mer

canal. Un grand objet brillamment coloré traversa soudain le paysage. Mais la première fois que M. Cave vit ces choses, ce fut seulement par éclairs soudains ; ses mains tremblaient, sa tête branlait, la vision était intermittente, puis devenait embrouillée et indistincte, et il eut d’abord une très grande difficulté à retrouver la vision, une fois la direction perdue.

Sa seconde vision claire, qui se produisit environ une semaine après la première, l’intervalle n’ayant accordé que des aperçus tentateurs et quelques utiles expériences, lui permit de voir la vallée dans toute sa longueur. La vue était différente, mais il avait la curieuse persuasion — que ses subséquentes observations confirmèrent abondamment — qu’il voyait ce monde étrange étant, lui, demeuré au même endroit, quoiqu’il regardât dans une direction différente. La longue façade du grand édifice, dont il avait vu d’abord le toit, reculait maintenant dans la perspective. Il reconnaissait le toit. Sur le devant de la façade était une terrasse de proportions massives et d’une extraordinaire longueur, et vers le milieu de la terrasse, par intervalles, se trouvaient des mâts immenses, mais très gracieux, qui supportaient de petits objets brillants dans lesquels se reflétait le soleil couchant. L’importance de ces petits objets ne vint à l’idée de M. Cave que quelque temps après, alors qu’il décrivait ce qu’il