Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/124

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Mais quand elle se crut, superbe et sans rivale,
Reine d’un univers gouverné par l’effroi,
Tu parus, tu surgis, et la tour féodale
Du haut de son orgueil s’écroula devant toi ;

Et le peuple applaudit, et quand, ivre de haine,
Il eut mis en lambeaux son cadavre insulté,
Toi, sur ces noirs débris, tu dressas dans la plaine
De ton sommet vainqueur l’ardente majesté ;
Et tu vis, à tes pieds, sous des ruches nombreuses
Qu’éleva le Travail et que le ciel bénit,
Éclore des essaims de familles heureuses
Qui reçurent de toi le pain qui les nourrit.

Ah ! l’Industrie est noble et sainte,
Son règne est le règne de Dieu ;
Elle aussi gouverne sans crainte
Et par le fer et par le feu ;
Mais c’est par le feu qui féconde,
C’est par le fer qui reconstruit ;
A son appel, un nouveau monde
S’élança d’un monde détruit.

Brillant de jeunesse et de grâce,
Le globe a, sous sa large main,
Senti renouveler sa face,
Et doubler la vie en son sein ;