Page:Weustenraad - Poésies lyriques, 1848.djvu/130

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Soutiens d’une patrie opulente et prospère,
Puissent prétendre, au moins, aux honneurs du soldat,
Aient une part plus large aux bienfaits de leur mère,
Marâtre au cœur souvent ingrat,
Et trouvent, à la fin d’une carrière utile,
Près d’un foyer plus pur, digne du sol natal,
Le bonheur de mourir sur un chevet tranquille,
Loin du bagne et de l’hôpital.

Mais le travail grandit sans cesse
Sous la Forge qu’il envahit ;
Partout, de près, de loin, se dresse
Un acteur d airain qui rugit.
A travers l’ardente mêlée
Passons, l’œil sur chaque lutteur ;
Le Fer est mûr pour la coulée,
Et le moule attend le fondeur.

Place ! Place ! des flancs de la tour éventrée
Sort un serpent de lave ; il vient, grandit, s’étend,
Trouve un lit pour ses flots, en envahit l’entrée,
Se gonfle, se déroule, et s’avance en torrent ;
Mais un geste de l’homme arrête son audace,
Et le torrent captif, se changeant en ruisseau,
Vient, dans un lac de feu, sans bruit et sans menace
Se perdre aux pieds de son berceau.